Jour 13 – Thursday, August 14 – Seaward – Homer (275 km) – Land’s End Resort (Homer)

Nuit mouvementée à Seward

Cette nuit, le vent s’est levé et a fait chanter notre toile de tente. Les bourrasques amplifiaient chaque froissement, au point qu’aux alentours de 3 h du matin, Kiki s’est levé, persuadé qu’un ours rôdait autour de nous. Il a ouvert le rideau et braqué la lumière de son téléphone vers l’extérieur… Une ombre massive est apparue.

En observant mieux, il a finalement compris par lui-même que cette forme inquiétante n’était autre que la silhouette immobile de la grande sculpture en bois placée devant notre tente. Fausse alerte ! Tout le monde a pu se rendormir, rassuré.

Heureusement, grâce à notre petit chauffage à gaz, la température avait bien remonté depuis le soir, où le froid s’était déjà installé.

De Seward à Kenai

Réveil matinal comme d’habitude, direction le centre de Seward pour un cappuccino bien chaud avant de reprendre la route.

Cap sur Kenai, en longeant de superbes lacs et rivières. La première partie du trajet s’est faite sous un ciel nuageux, mais nous avons échappé à la grosse pluie : seulement quelques nuages noirs au-dessus de nos têtes, menaçants mais inoffensifs.

En longeant les rives turquoise du Kenai Lake, impossible de ne pas s’arrêter pour admirer le contraste entre l’eau limpide, les montagnes aux sommets encore enneigés et le ciel changeant d’Alaska.

Au détour d’un virage, une petite église baptiste apparaît, simple et chaleureuse, comme un havre de paix au cœur de cette nature sauvage.

Pêcheurs et Harley

Notre étape suivante nous a menés au bord de la Kenai River, célèbre pour ses eaux poissonneuses et ses pêcheurs passionnés. Nous nous sommes arrêtés un moment pour les regarder à l’œuvre, canne à la main, scrutant la surface comme s’ils communiquaient avec la rivière elle-même.

Un peu plus loin, juste avant d’arriver à Soldotna, impossible de résister à un arrêt express chez Harley-Davidson. L’occasion de jeter un œil aux derniers modèles, de rêver un peu… et de repartir avec cette odeur caractéristique de chrome et de cuir en tête.

Harley Davidson

Kenai et ses falaises fragiles

Après avoir longé la Kenai River et observé les pêcheurs concentrés sur leurs prises, notre route nous a menés jusqu’à Kenai, petite ville posée à l’embouchure de la rivière. Ici, l’histoire se ressent dans les vieilles bâtisses en bois héritées de l’époque russe, mais aussi dans la présence toujours forte de la culture autochtone Dena’ina.

À Kenai, juste à côté de la Kenai Bible Church, la nature est en train de redessiner le paysage. La falaise qui surplombe le Cook Inlet recule à vue d’œil, grignotée année après année par l’érosion. Tempêtes, marées et vents emportent peu à peu des pans entiers de terre, laissant la mer gagner du terrain. Ce spectacle rappelle que, même en ville, l’Alaska reste un territoire en mouvement constant. Les habitants observent avec inquiétude cette avancée inexorable de l’océan, qui pourrait, à terme, menacer certains bâtiments.

Ninilchik – Entre volcans et Pad Thaï

Notre arrêt suivant fut à Ninilchik, petit village de pêcheurs d’où l’on peut admirer, par temps clair, deux géants endormis de l’autre côté du Cook Inlet :

Le mont Iliamna (~3 053 m), couvert de neiges éternelles et présentant un aspect glaciaire impressionnant.

Mont Iliamna

Le mont Redoubt (~3 108 m), tristement célèbre pour son éruption de 1989–90, qui avait projeté des cendres jusqu’à Anchorage.

Mont Redoubt

Ces silhouettes imposantes semblent veiller silencieusement sur la baie, comme des gardiens figés dans le temps.

Un peu plus loin, par hasard, nous avons découvert un petit restaurant thaïlandais en bord de route : une véritable pépite ! Pad Thaï aux crevettes pour moi, Pad Thaï au poulet pour Kiki, le tout parfaitement épicé. Une pause gourmande qui restera dans nos mémoires.

Cap sur Homer

Requinqués, nous avons repris la route vers le sud jusqu’à l’entrée de Homer, fièrement surnommée Capitale mondiale de la pêche au flétan. La route, toujours bordée par la mer et les montagnes, annonçait déjà que notre arrivée serait spectaculaire.

Au sud de la péninsule du Kenai, le Homer Spit s’avance comme un long bras de sable et de gravier dans la baie de Kachemak. Formé il y a environ 15 000 ans par le retrait d’un glacier, ce cordon littoral est un lieu où la nature et l’homme s’affrontent et collaborent sans cesse. Tempêtes hivernales, courants marins et même le puissant séisme du Vendredi saint de 1964 ont remodelé ce paysage unique, faisant apparaître puis disparaître une mystérieuse forêt fantôme appelée Green Timbers.

Aujourd’hui, le Spit est à la fois un port animé, une destination touristique et un témoignage vivant de la puissance des forces naturelles en Alaska.

Aujourd’hui, la route nous a portés plus loin que prévu : plus de 320 kilomètres avalés, guidés par la curiosité et l’appel des paysages d’Alaska.

Le saviez-vous ?

Aux USA, l’essence se vend au gallon (3,785 L).

À 4,00 $ le gallon de Premium 90, ça fait 1,06 $/litre presque deux fois moins cher qu’en Europe !

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