Jour 7 – Friday, August 8- Dawson City – Carmaks (355 km) – Hotel Carmacks

Là où l’or rencontre le courant : la confluence du Yukon et de la Klondike

À deux pas du cœur historique de Dawson City, au Yukon, deux cours d’eau légendaires s’unissent dans une étreinte à la fois discrète et puissante — le majestueux fleuve Yukon et son célèbre affluent, la rivière Klondike.

Le Yukon, large et rapide, charrie le limon glaciaire des montagnes situées à des centaines de kilomètres, donnant à ses eaux une teinte verte et laiteuse. La Klondike, plus petite et plus sombre, arrive limpide, nourrie par les vallées boisées. Au point de rencontre, les deux rivières coulent côte à côte sur un court trajet avant de se mêler enfin, offrant un spectacle saisissant qui rappelle comment des origines différentes peuvent se fondre en un seul et même voyage.

Cette confluence est bien plus qu’une curiosité géographique — c’est un lieu chargé d’histoire. En 1896, la découverte d’or le long de la Klondike déclencha une ruée qui attira des dizaines de milliers de personnes vers le nord, transformant à jamais ce coin sauvage du Canada.

Pour rappel les plus grandes aventures commencent souvent là où les chemins se croisent.

Après une agréable marche matinale, nous nous sommes offert un délicieux cappuccino accompagné de savoureuses viennoiseries locales, l’idéal pour faire le plein d’énergie avant de nous lancer dans les 362 km qui nous attendent.

Elsa, Yukon – Ancienne cité minière du Silver Trail, Elsa fut dans les années 1950 l’un des plus grands producteurs d’argent au monde. Abandonnée en 1989 après la fermeture des mines, elle reste aujourd’hui une ville fantôme figée dans le temps, témoin de l’épopée minière du Nord canadien.

Pause à Pelly Crossing

Après plusieurs kilomètres sur une route de gravier et de boue causés par les travaux, l’arrivée à Pelly Crossing a eu un goût de récompense.

Ce petit hameau niché sur les rives du fleuve Pelly, territoire de la Première Nation Selkirk, offre un moment de répit bienvenu. Un arrêt parfait pour se dégourdir les jambes, admirer le paysage et, surtout, enlever un peu de poussière (ou de boue !) accumulée en chemin.

Cet après-midi, la route se déroulait devant nous quand, a 200 mètres de nous, un minibus à l’arrêt barrait presque toute la route. Nous avons ralenti, intrigués, pensant d’abord à un problème mécanique. Mais en nous approchant, nous avons compris : le véhicule servait en réalité de bouclier pour protéger un ours noir en train de traverser.

L’animal, majestueux et parfaitement indifférent, a traversé l’asphalte d’un pas tranquille, puis a glissé vers le talus pour rejoindre le lac en contrebas. Un instant suspendu, simple et sauvage, qui restera gravé dans nos souvenirs de ce voyage en Alaska.

Five Finger Rapids – Notre arrêt suivant fut aux célèbres rapides de Five Fingers, là où quatre imposants piliers rocheux se dressent au milieu du Yukon. Ces formations naturelles divisent le fleuve en cinq étroits passages, créant un courant puissant qui fit trembler plus d’un navigateur. À l’époque de la ruée vers l’or, les premiers bateaux à vapeur qui descendaient le Yukon devaient manœuvrer avec une précision extrême pour éviter d’être happés par les rochers ou renversés par les tourbillons. Nombre de capitaines préféraient même débarquer les passagers avant de tenter la traversée. Aujourd’hui, le site se contemple depuis un belvédère offrant une vue spectaculaire sur ces gardiens de pierre qui veillent toujours sur le fleuve.

Arrivée à Carmacks, nous atteignons enfin Carmacks vers 16h30, encore poudrés de poussière. La majorité de la route était asphaltée, mais les portions en travaux ont tout de même offert leur lot de sueurs froides : épais gravier, terre meuble et parfois même de la boue bien collante. De quoi garder les mains bien accrochées au guidon avant d’apercevoir les premières maisons du village.

Blotti sur les rives du Yukon, ce petit village tranquille, très tranquille, Jadis halte pour les bateaux à vapeur, il accueille aujourd’hui les voyageurs avec ses collines boisées et le calme du fleuve.

Le saviez-vous ?

Le village de Carmacks doit son nom à George Washington Carmack, l’un des découvreurs de l’or du Klondike en 1896. Ce n’est pourtant pas lui qui aurait trouvé les premières paillettes dans le ruisseau Bonanza, mais son beau-frère Skookum Jim Mason. La légende veut que Carmack, étant blanc, ait été mis en avant à l’époque car on jugeait son histoire plus “vendable” aux journaux.

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